La Fabrique Citoyenne Bièvre Est ambitionne de participer localement à la transition écologique par des actions concrètes afin que nous puissions vivre dans un environnement plus résilient, durable et solidaire, où chacun peut prendre part à la décision collective.

Le terme “Fabrique” signifie que nous essayons, nous tentons de construire cet avenir. Dans la fabrication il y a le plan, le prototypage et la production. Cela signifie pour nous qu'il peut y avoir des erreurs qu’on s’autorise à échouer, à essayer des choses qui ne fonctionneront pas toujours.

Le terme “citoyenne” signifie que nous choisissons de nous prendre en main en tant que citoyen pour participer à la construction de cet avenir. Nous avons aussi la volonté d'impliquer les habitants du territoire sur ces sujets. En ce sens, nous avons l'ambition de favoriser la citoyenneté.


L'association s'inspire dans sa gouvernance des principes de la sociocratie qui permettent d’améliorer l’écoute et la participation de chacun. Toutes les personnes ayant un rôle particulier ne l'ont que temporairement.


En venant à la fabrique, vous vous engagez à signer une charte exigeante en termes d’efforts personnels, d'écoute et de dialogue. L'association vous permettra d'être membre sympathisant c'est-à-dire libre de lire et d'écouter ce qui se dit sans participer. Elle vous permettra également d’être membre actif. Dans ce dernier cas, elle s'efforcera de mettre à votre disposition tous les moyens qui vous permettront de participer activement sur le thème ou les sujets qui vous tiennent à coeur à partir du moment où ils satisfont les valeurs et l'objet de l'association et à partir du moment où ils fédèrent suffisamment de force vive.



Les principes:

Plusieurs grands principes sous-tendent les différentes méthodes de gouvernance partagée. LFCBE tend vers l’application de ces principes et les considère comme un objectif à atteindre - ou en tout cas, à garder présent dans son fonctionnement quotidien.


Autonomie : chaque rôle ou chaque cercle est autonome dans son fonctionnement. Ils sont bien sûr invités à collaborer avec les autres membres ou cercles de l’organisation et à tenir compte de leurs besoins, mais ils ont toute autonomie pour gérer et exécuter les tâches qui leur incombent selon un processus et une stratégie qu’ils choisissent. Permettant ainsi à chaque “organe” de l’organisation d’évoluer facilement, le fonctionnement est ainsi fluidifié et les changements plus aisément intégrés, sans perdre de vue la raison d’être de l’organisation.


Avancer de façon empirique : bien souvent, les décisions sont guidées par une trop grande extrapolation des évènements à venir, par une crainte de ce qui va se produire. L’utilisation de méthodes agiles favorise une avancée progressive, un ajustement permanent basé sur la réalité concrète plutôt que sur des extrapolations imaginaires. C’est en essayant que l’on peut savoir si cela marche ou ne marche pas ! L’important, c’est de trouver une solution praticable rapidement, qui nous permette d’avancer puis d’apprendre de ces expériences. Ce qui n’empêche bien sûr pas d’avoir une stratégie à moyen ou long terme, un objectif idéal à atteindre.


L’écoute et la participation de tous : plusieurs outils peuvent être utilisés afin que chaque membre ait une place à part entière dans l’organisation et que l’écoute soit maximale lors des réunions. Par exemple, les tours d’inclusion permettent à chacun, en début de réunion, de témoigner de son état d’esprit et de se centrer sur la réunion à venir ; les tours de réactions, après explication d’un sujet à l’ordre du jour, favorisent l’expression à tour de rôle de ses ressentis ou réactions face au sujet énoncé ; enfin, les tours de clôture permettent d’avoir un retour individualisé sur le déroulement de la réunion et les impressions de chacun.


La confiance dans l’intelligence collective : les êtres humains ont la capacité de coopérer pour créer et innover. Dans tout groupe au sein duquel des individus sont amenés à travailler ensemble, leurs capacités interagissent et permettent à l’organisation de progresser et de se développer. Mieux mobilisées, les compétences de chacun entrent effectivement au service de l’organisation et viennent contribuer à ce “bien commun” qui s’en trouve renforcé et amélioré.


Clarté de l’organisation : grâce à une structure fonctionnant par cercles et au moyen de rôles définis, l’objectif est de donner à ses membres une vision claire de sa structuration et de son fonctionnement.

La Sociocratie:


LA PRISE DE DÉCISION PAR CONSENTEMENT

La sociocratie distingue les décisions stratégiques (gouvernance) et les décisions opérationnelles (le travail au quotidien). Pour des raisons d’efficacité, seules les premières sont prises par consentement. Les personnes chargées d’un rôle ont ainsi une large autonomie sur les décisions opérationnelles rentrant dans le périmètre de leur rôle. Il y a consentement quand personne n’a d’objection importante et raisonnable. Quand une objection est émise dans un groupe sociocratique, la personne qui l’a émise et les autres membres du groupe travaillent ensemble à lever l’objection. S’ils y parviennent, la décision est prise ; sinon, un processus d’escalade dans la structure de l’organisation évite le blocage (l’objection est traitée dans le cercle stratégique). Le consentement est la composante principale de la sociocratie, qui permet néanmoins de construire des modèles d’organisation très différents. Ainsi une organisation sociocratique peut choisir – pour une durée limitée – un autre type de gouvernance, s’il y a consentement à ce propos.


LES CERCLES

Le cercle est un groupe d’individus constitué en vue de réaliser une fonction clairement identifiée. Il renvoie au respect de "tours de parole", à l'égalité entre tous les membres du cercle et au respect de la confidentialité de ce qui se joue à l'intérieur. Il est un sous-système de l’organisation, cependant le premier cercle opérant en tant que tel au sein de LFCBE est le cercle stratégique. Un cercle établit ses propres règles de fonctionnement sur le principe du consentement de ses membres et est maître de l’exécution, de la mesure et du contrôle de son processus et assure sa pérennité par l’éducation permanente de ses membres. Chaque cercle reste aligné vers l’objet de l’association. Il est à la fois un “tout” à part entière et une “partie” de l’organisation. Toute personne impliquée dans une des missions du domaine d’activité est membre de droit du cercle correspondant. Des cercles ad hoc peuvent être créés pour résoudre un ensemble de tâches liées et spécifiques. Chaque cercle choisit un coordinateur ou premier lien (qui est responsable des travaux du cercle pour le reste de l’association), un second lien (distinct du premier lien) qui remonte toutes les informations nécessaires au cercle stratégiques et le représente, un facilitateur (qui anime les réunions selon des méthodes sociocratiques) et un secrétaire (qui rédige les comptes-rendus, planifie les réunions et maintient l’historique du cercle). Un cercle est une organisation semi-autonome car il est inscrit dans un écosystème : chacun doit tenir compte des besoins des autres cercles (de même niveau, supérieurs ou inférieurs). Ces rôles sont attribués au début de chaque trimestre annuel, par le processus de l’élection sans candidat.

LE DOUBLE LIEN

Contrairement aux structures hiérarchiques traditionnelles, la sociocratie établit un double lien entre chaque cercle et son cercle de niveau supérieur. Le premier responsable d’un cercle de fonction est choisi par le cercle lui-même. Une deuxième personne, obligatoirement distincte de la précédente, est le garant de la bonne transmission des informations et des demandes émanant de son Cercle vers le Cercle de niveau supérieur.

Ces deux personnes sont membres à part entière des deux cercles.


L’ÉLECTION SANS CANDIDAT

Les avantages de l'élection sans candidats sont multiples : les responsabilités et les rôles sont attribués non à ceux qui le désirent le plus ou qui ont le plus d'appétence pour le pouvoir, mais à ceux dont le cercle pense qu'ils rendront le meilleur service, qu'ils seront les plus efficaces. D'autre part comme c'est le collectif qui demande à un de ses membres de jouer un rôle, il est davantage disposé à lui faire confiance, à le soutenir. La légitimité et la représentativité sont d'emblée acquises. Et comme il n'y a pas de candidat, personne ne se sent perdant ou vexé.

Le choix et l’affectation des personnes dans une fonction ou la délégation d’une tâche à un membre du cercle s’effectuent par un processus de vote sans candidat déclaré. Chaque membre du cercle propose la personne qu’il estime la plus adaptée à la fonction, puis justifie son choix. Le facilitateur du cercle propose alors un candidat qui est accepté ou non par consentement.